Présentation
 
Christine Menin dessine depuis l'enfance. Elle fréquente à l'adolescence la Grande Chaumière et découvre le croquis de nus. Elle abandonne vite la représentation classique du corps - ces modèles parfaits lui semblent trop fades. Elle s'intéresse au corps avec les empreintes de son histoire, s'attache à la richesse des creux et des bosses, de ces imperfections qui chez elle font naître l'émotion. C'est là que commence l'échange entre elle et le modèle, pour insuffler l'âme à son travail de plasticienne.
 
 
                  
 
Dialectique du corps et de l’espace
 
Face aux sculptures d'Henry Moore au jardin des Tuileries, elle découvre le jeu du corps et de l'espace et exprime ainsi sa démarche : « La stylisation du corps. Arriver à faire passer simplement les attitudes en jouant avec les formes, les lumières et les ombres. Flirter avec l’Infini et décliner de mille façons le corps avec l’espace, toujours aller plus loin dans la représentation simplifiée du corps. »
 
Se développent alors deux types de sculptures dans son travail : les corps nus – aux visages lissés, à peine esquissés – et les visages aux traits plus appuyés comme en réaction à ces corps aux masques figés.
 
La sculpture devient chez elle une « maison de l'âme » : « Je modèle, mes mains caressent la terre, je sens sous mes doigts la douceur de la terre comme la douceur d’un corps que je caresse. Mes émotions sont grandes et je revis mille moments de ma vie jusqu’aux plus intimes. Je me souviens avoir travaillé le dos d’un homme, ses fesses. Je dessinais les formes avec tant de sensibilité que je ne faisais plus la différence entre le réel et la trace laissée dans mon souvenir ... »
 
Simplification de la forme :
de l’académisme à la stylisation
 
« Je ressens le corps intensément, je joue avec les rondeurs en les caressant pour arriver à trouver la simplification de la forme, la réduire ensuite à sa plus simple expression  en laissant au spectateur la liberté de se projeter et interpréter librement la forme et l’espace. »
 
Des dessins de Picasso sur les ferias, Christine Menin admire les traits si simples et si purs. Son désir grandit alors d'une simplification du corps vers une plus grande abstraction ; en quelques traits représenter la pose, la suggérer puis laisser à l’imaginaire s’approprier une réalité. Même travail en modelage à partir de l'armature : « Comprendre l’organisation et la relation entre les pentes, les creux et les bosses puis trouver comment l’espace joue avec le corps. Je cherche et recherche l’harmonie.
 
Dans cette quête se conjugue le sensible et le sensuel essentiels à l’âme de son travail : « Regarder et sentir. Deux moments forts qui me permettent de vivre alors dans mon propre corps une nouvelle naissance… »
 
De découverte en questionnement Christine Menin chemine vers une perpétuelle réinterprétation du sensible : « Retourner régulièrement vers la représentation classique du corps pour y retrouver mes repères, ne pas me perdre dans l’abstraction pure pour tenter d’aller plus loin est une nécessité.
 
Jusqu’où ? L’infini… »
 



Créer un site
Créer un site